Accéder au contenu principal


Temps de lecture estimé : 6 minutes



L'échec est toujours perçu, dans notre société européenne comme en Asie, de façon très négative.

Cette situation est regrettable. En effet, bien compris et bien utilisé, il est un formidable moteur de créativité et d'innovation.

Cette semaine, je vous propose de découvrir de nouvelles perspectives sur l'échec.

Découvrons ensemble qu'il y a bien mieux à faire que de l'accepter en tant que tel et de tourner la page.

Redonnons-lui son rôle primordial : nous faire progresser.

Si l'illustration choisie vous a fait douter quelques instants, rassurez-vous. Je ne parlerais pas du jeu d'échecs, même si le nom de ce jeu est déjà porteur de sens. En fait, je ne résiste pas au plaisir d'utiliser ce montage qui met en scène deux personnages emblématiques qui apprennent de leurs échecs au fil des épisodes.

Notre problème avec l'échec

Notre relation à l'échec est pour le moins étrange. D'abord, nos parents et nos maîtres nous encouragent. Nos échecs nous sont pardonnés. On nous rassure, nous console et on nous incite à recommencer. De surcroît, ils peuvent être vécus comme des moments de bonheur. Ainsi, les chutes qui marquent nos premiers pas ou nos premiers coups de pédales deviennent de grands moments de l'histoire familiale.

Et un jour tout change. La simple erreur devient impardonnable. La moindre faute est sanctionnée. Nous sommes devenus grands et il nous faut être parfaits. Notre éducation et le contexte socioculturel (le monde) nous apprennent rapidement que l'échec est intolérable, qu'il nous rabaisse et nous humilie.

Mais cette façon de faire oublie deux éléments fondamentaux :



- L'échec est indissociable de la prise de risque.

- Nous n'avons pas toujours de prise sur les causes de ce que nous considérons comme un échec



Sur le premier point, je vous encourage vivement à vous reporter à l'excellent livre de Charles Pépin "Les vertus de l'échec". Vous en trouverez une description dans l'article que je lui avais consacré lors de sa sortie.

Quand on subit

Pour le reste, nous devons donc faire face à des situations vécues comme des échecs et sur lesquels nous n'avons aucune prise.

Ces situations peuvent être professionnelles : perte d'emploi, relations difficiles, progression bloquée, augmentation refusée... Ou personnelle : séparation, dispute avec les enfants ou la famille, difficultés financières...

Ces situations provoquent toutes les mêmes émotions : la colère, le découragement, le sentiment d'impuissance. Puis arrivent la peur et la honte qui précèdent la tristesse et la perte de confiance en soi.

Aversion à l'échec ou peur des conséquences ?

Alors, quel est notre vrai problème avec l'échec ? Est-ce vraiment le fait d'échouer qui nous effraye... ou plutôt les conséquences en termes d'image sociale et de sentiments à affronter ?

Soyons honnêtes, ne nous mentons pas, la peur de l'échec n'a rien à voir avec le fait d'échouer dans ce que l'on fait. Non, le problème est exactement le même que celui qui nous empêche de faire des choix : la difficulté d'en assumer les conséquences.

Pourquoi ? Simplement parce que nous n'avons pas été préparés à cela. Parce que nous ne savons pas comment faire. Nous n'avons pas de guide sur lequel nous appuyer.

Pour pallier à cela, je vous propose de découvrir l’approche proposée par Mark Coopersmith, chercheur et maître de conférence à la Haas School of Business de l'Université de Berkeley.

Apprendre de l'échec

L'idée générale à retenir est que l'échec ne doit plus être considéré comme la fin de quelque chose. Au contraire, il est porteur de ce qui vous fera réussir dans le futur.

Par conséquent, il faut apprendre à identifier les opportunités et les enseignements de nos échecs passés. C'est le meilleur moyen de persévérer jusqu'à la réussite... ou de passer à autre chose sans vous sentir accablé. Bref, tout ce que personne ne nous apprend jamais à faire.

7 habitudes pour tirer parti de l'échec

L'approche proposée par Mark Coopersmith repose sur 7 habitudes à acquérir :



- Accepter : probablement l'étape qui nous demande le plus grand changement culturel. En effet, il nous faut apprendre que les choses sont ce qu'elles sont, que l'échec est là en dépit de nos efforts. Qu'il fait partie de la vie et qu'il ne sert à rien de rester sur le passé. L'important reste ce que nous allons faire par la suite.

- Se préparer : si l'échec fait partie de la vie et doit être accepté comme tel, il nous revient aussi de nous préparer pour limiter son risque d'apparition. Comme Beth Harmon dans "Le jeu de la Dame", nous devons répéter, essayer de nouvelles combinaisons, innover, surprendre, changer le paradigme.

- Reconnaître : ne restez pas dans le déni. Adoptez l'attitude de Monsieur Spock, attachez-vous au fait plus qu'à l'émotion qu'il suscite, car c'est elle qui vous empêche d'avancer. L'échec est là, soit... avançons !

- Réagir : vous faites face à un échec, de quelle autre solution disposez-vous ? Comment réagir ? Ne vous arrêtez pas, mobilisez vos forces tout de suite pour continuer.

- Réfléchir : que s'est-il passé ? Pourquoi ? Vous avez su reconnaître l'échec et mobiliser vos forces ? Alors vous savez analyser la situation avec détachement. Sans affect. En prenant le recul nécessaire. Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi ? Comment l'éviter ?

- Rebondir : à ce stade vous disposez de tous les atouts et la confiance nécessaire pour tenter une nouvelle expérience. Tirez les leçons, essayez autre chose, vous allez y arriver !

- Se souvenir : la mémoire de vos échecs précédents ne doit pas être un frein au contraire ! Souvenons-nous, apprenons de ces expériences. Elles ne sont que des opportunités d'avancer.



Le travail sur soi

Comme cela a été dit, cette façon d’appréhender l'échec n'est pas dans nos habitudes. Il nous faut souvent aller à l'encontre de ce qui nous a été inculqué depuis notre enfance. Il nous faut combattre toutes ces injonctions qui ont façonné notre personnalité.

De même, il ne faut pas tomber dans le travers qui consiste à se juger sévèrement en pensant se motiver. En effet, vous ne faites qu'entretenir les conditions propices au syndrome de l'imposteur.

Apprendre à échouer, à en tirer les leçons et à repartir est un savant équilibre. Votre sophrologue peut vous accompagner dans cette démarche. Il vous aidera à prendre la distance nécessaire, à renforcer la confiance en vous, à sortir de votre zone de confort et à trouver par vous-même les clés pour avancer.

 



  https://bit.ly/3gW6w8h

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Supervision : une étape nécessaire pour les sophrologues ? Quel est l’intérêt de la supervision pour les sophrologues ? S'applique-t-elle uniquement aux débutants, aux plus expérimentés ou à tous ? Quel est le profil type d'un(e) superviseur ? Voici autant que de questions qui se posent souvent quand on aborde ce sujet. Bien entendu, ces questionnements ne sont pas le propre de la sophrologie. On les retrouve dans de très nombreux métiers. Cependant, notre métier n'étant (hélas) toujours pas réglementé, la supervision occupe une place particulière dans le parcours des professionnels. Je vous propose donc de faire un petit tour de cette pratique, de ses multiples avantages, mais aussi de ses dérives. De l'intérêt de la supervision pour un sophrologue La supervision est d'une grande importance pour la carrière professionnelle d'un sophrologue. En effet, elle lui permet de bénéficier d'un regard extérieur et d'un accompagnement dans la pratique de son métie...

Cerveau Popcorn : Comprendre et Gérer la Surcharge Cognitive

Cerveau Popcorn : Comprendre et Gérer la Surcharge Cognitive Le "cerveau popcorn" est un terme utilisé pour décrire un état mental où les pensées fusent dans toutes les directions, créant une surcharge cognitive. À l'ère numérique, ce phénomène devient de plus en plus fréquent, affectant la qualité de vie et la productivité. Avec cet article, je vous propose d'explorer les manifestations, les causes et les conséquences du cerveau popcorn. De même, nous tenterons d'aborder les stratégies réputées efficaces pour le gérer. Nous étudierons également un cas bien concret, que nous sommes toutes et tous amenés à rencontrer. Pour conclure, je vous proposerai une assez longue bibliographie. Manifestations du Syndrome du Cerveau Popcorn Le syndrome du cerveau popcorn se caractérise par plusieurs symptômes clés. Les pensées incessantes et désordonnées sont souvent les plus remarquables. Ces pensées rapides et aléatoires peuvent rendre difficile la concentration sur une tâche...
Le geste signal : une technique de sophrologie Le geste signal est une technique utilisée dans de nombreux domaines comme la programmation neuro-linguistique (PNL) ou la sophrologie. Derrière ce terme se cache une technique simple que vous utilisez peut-être déjà sans le savoir et que votre sophrologue peut vous aider à utiliser beaucoup plus efficacement pour faire face aux situations de stress ou quand vous avez besoin de retrouver rapidement le calme. Le geste signal : un point d’ancrage La technique du geste signal porte également le nom de geste d’ancrage. J’avais abordé ce terme d’ancrage dans mon article proposant un exercice de pleine conscience pour enfant, l’exercice de l’arbre. L’ancrage est défini comme un processus qui associe inconsciemment et automatiquement une réaction interne à un stimulus extérieur (Wikipedia - Portail de la psychologie : ancrage). En sophrologie, le geste signal est utilisé pour déclencher un sentiment positif, de bien-être ou de calme. De ...